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Le Giro vu de mon canapé (2018)
10 mai 2018

Cinquième étape : Agrigento - Santa Ninfa (153km) Bon sang ne saurait mentir

BON SANG NE SAURAIT MENTIR

 

C’était un copié collé de l’étape d’hier. Un parcours nerveux, sinueux, en forme de sali-scendi et avec une arrivée tortueuse au terme d’une brève et sèche montée. Encore un truc pour puncheur. Alors on a pris quasiment les mêmes numéros, on les a remis dans la grande roue, on a bien secoué le tout, et le loto a sorti sa nouvelle quine. Le gros lot est revenu à Enrico Battaglin du team Lotto (3ème hier) devant le vétéran Giovanni Visconti de Barhein bien lancé par son capitaine Pozzovivo, décidemment impressionnant en ce début de Giro. Les italiens seraient-ils redevenus prophètes en leur pays, eux qui ont tellement déçus l’an dernier, si on fait exception de Nibali ?

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Le lointain parent du lauréat du jour, Giovanni Battaglin, l’une mes premières idoles que je découvrais surtout sur les papiers de l’Equipe ou de la Gazzetta, empochait en 1981 la Vuelta et le Giro. Un exploit majeur dans l’Histoire du cyclisme, puisqu’il n’ y avait eu que 2 jours de « repos » entre les deux grands tours. La Vuelta précédait à cette époque le Giro. Bon sang ne saurait mentir.

 

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Pas grand chose à noter parmi les favoris, même si on n’a pas encore vu Froome très fringuant. Demain, sur les sévères pentes de l’Etna, le mystère sera levé. Cet épouvantail, placé si tôt dans la course au maillot rose, trotte sans aucun doute dans les têtes. Il n’y avait pas de grands mouvements a attendre des grosses écuries aujourd’hui, surtout occupées à ne pas trop se dépenser dans l’optique de la prochaine course de côte. J’ai dû vouloir les imiter parce que je vois dois la vérité, j’ai pas mal somnolé aussi le long du trajet. Partis d’Agrigento et de ses temples grecs merveilleusement conservés – plus solides que certains ponts qui s’écroulent comme des châteaux de cartes actuellement dans la botte -  les coureurs ont longé en remontant vers le nord, la côte méditerranéenne, nous révélant quelque lieux invitant à la baignade.

 

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La Scala dei Turchi, avec ses falaises calcaire d’une blancheur éblouissante qui tombe dans la mer limpide, offrant l’occasion d’admirer l’un des sites naturels les plus spectaculaires de l’île.

 

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Quatre fuyards naviguaient quelques minutes à l’avant du peloton. Pas de Barbin aujourd’hui, l’italien avait déjà fait ces jours derniers quelques envolées quotidiennes pour endosser le maillot bleu de meilleur grimpeur, mais une vieille connaissance de l’an dernier, l’albanais Eugert Zhupa, toujours aussi massif, et à priori aussi dingue que le printemps dernier pour s’aventurer nez au vent dans une action vouée à l’échec. Ce n’est que dans les derniers kilomètres que la route bifurqua vers l’intérieur des terres, se faufilant comme hier entre des monts arrondis, des vallons creusés et des villes toutes plus pittoresques les unes que les autres. Le paysage était pourtant moins bucolique que la veille, peut-être parce que cette façade de la Sicile regarde vers l’Afrique. Agrigento se situant à la même latitude que Tunis.

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Nous n’avions pas visité cette partie de l’île, nous contenant de rester trois semaines lovés aux pieds de l’Etna, nous enroulant dans nos pérégrinations touristiques autour de la grande montagne et de son cratère fumant. Une cousine (ou plus exactement la cousine de mon père) nous avait loué pour une somme modique son appartement avec vue sur l’Etna d’un coté, et la mer de l’autre. Nous ne remercierons jamais assez Rita. J’avais découvert, enfin, la terre de mon nom. Celle de mon grand père. Nous avions d’ailleurs passé quelques jours avec lui, il nous avait guidé avec ses vieilles et néanmoins énergiques cannes, à travers les rues bouillantes de Catania. Il baladait Ivann, quatre ans à l’époque, dans ses bras noueux, au milieu du marché aux poissons, où des marins burinés par le soleil et le sel de mer criaient pour enrôler le chaland. Nous avions passé un moment incroyable, chez Stefano, son frère, il y avait son autre frère Isidoro. Les frangins, alignés côte à côte sur le canapé, se mirent à se chamailler comme des gosses avec toute la verve de vieux papys siciliens pour une sombre histoire de vieux souvenirs de théâtre ; ils vivaient dans leur enfance dans le sous-sol d’un théâtre à Catane. Un délicieux acte d’une pièce de théâtre que n’aurait pas renié Totò. Stefano et Nonno ne sont plus là désormais, laissant mes liens à cette terre comme orphelins. Le sang que l’on m’a ponctionné ce matin même en vue d’une injection d’immunothérapie vendredi, a bien une partie de son ADN sicilien. J’en suis toujours fier et orgueilleux. Ce nom que je porte, TROVATO (il vient des enfants abandonnés sur les perrons des églises lors d’une grande misère au XIXème, on les appelait i Trovatelli) est énormément répandu dans la province de Catane, dès qu’on le prononce, on devine d’où je viens. Parce que les choses sont toujours reliées par un fil invisible, j’ai découvert dans ma messagerie Face Book - dont ma bannière, d’ailleurs, est l’Etna fumant vu depuis la terrasse de Rita, et ma photo de profil nos quatre ombres dans la terre rouge fer du volcan – j’ai trouvé donc, un message de mon cousin Stephan qui vient de monter avec un ami de Sicile, une épicerie en ligne de produits locaux : le Panier Sicilien.

Nous avons encore pu le vérifier aujourd’hui, la Sicile offre effectivement une terre où tout pousse. Si le centre continue depuis l’antiquité a être un grenier à blé, les pentes de l’Etna grâce à la fertilité de sa terre nourrie par les cendres du volcan, est un jardin béni des Dieux Agricoles. On y trouve des agrumes au parfum inégalé, les réputées pistaches de Bronte, des huiles d’olives savoureuses, des vins aux cépages ancestraux, des légumes en abondance, des forêts d’amandiers, des cultures de figues de barbarie, sans oublier les produits de la mer, un élevage qui ne peut-être qu’extensif, des fromages comme le pecorino ou l’unique ricotta salata, et enfin les produits de la forêt comme les champignons ou les baies sauvages. La Sicile est un paradis pour les papilles, vous pouvez essayez de naviguer parmi ceux que proposent ce Panier Sicilien. In bocca al lupo Stephan.

 

 

Le Panier Sicilien

Toute l'authenticité de la culture culinaire Sicilienne, dans le respect des recettes traditionnelles, par des producteurs aux méthodes artisanales.

https://www.lepaniersicilien.com

 

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